ANVERS1996VALPARAÍSO

Guayaquil

17 días

06

Marzo 1996

En Guayaquil me acordé de Max Berrú del Inti-Illimani. En los años 70 se vino de Ecuador a Chile para estudiar e integró el grupo que lo llevaría al exilio en Italia. Max era amigo de mi padre. Había descubierto un pueblo en Sardeña donde nos juntábamos los veranos para pasar las vacaciones. Recuerdo las historias que nos contaba de su infancia en Ecuador. Fueron mis primeras experiencias de realismo mágico Latinoamericano. Nos hablaba de sus abuelos, de la iglesia del pueblo donde nació, de los paisajes.

À Guayaquil, je me suis souvenu de Max Berrú du goupe Inti- Illimani. Dans les années 70, il était venu de l’Équateur au Chili pour étudier et avait integré le groupe de musiciens-chanteurs. Puis, en 1973, l’exil, le départ forcé vers Italie. Max était un ami de mon père. Il avait découvert un village au bord de la mer en Sardaigne où nous nous retrouvions les étés pour passer nos vacances. Je me souviens des histoires qu’il nous racontait sur son enfance en Équateur. Ce furent mes premières expériences du réalisme magique latino-américain. Il nous parlait de ses grands-parents, de l’église du village où il était né, des paysages…

El primer lugar que recorrí en Guayaquil fue el cementerio, me sorprendió cómo a medida que uno iba subiendo el cerro las tumbas eran cada vez mas pobres. Llegando casi arriba las sepulturas eran un montón de piedras y una cruz con dos palos enclenques. De repente salió de una de las tumbas una iguana del porte de un perro. Me morí de susto. El animal prehistórico me miraba y yo estaba seguro de que me iba a atacar. Retrocedí unos pasos lentamente y cuando consideré que estaba a una distancia prudente me puse a correr colina abajo sin parar y sin darme vuelta. Esa noche le conté mi aventura a un paisano en un bar y me dijo que las iguanas eran inofensivas pero que si hubiese avanzado los 10 metros que faltaban para llegar a la cima del cerro, ingresaba al campamento más peligroso de Guayaquil, sin duda me hubiesen dejado en calzoncillos. La iguana me salvó.
Le premier endroit que j’ai visité à Guayaquil fut le cimetière. J’ai été surpris de voir à quel point les tombes devenaient de plus en plus pauvres à mesure que l’on montait sur la colline. Plus on s’approchait du sommet, plus les tombes n’étaient que des tas de pierres et des croix faites de deux bouts de bois croisés. Soudain, un iguane de la taille d’un chien jaillit de l’une des tombes. J’étais mort de trouille. L’animal préhistorique me regardait et j’étais persuadé qu’il allait m’attaquer. J’ai reculé de quelques pas lentement et lorsque que j’ai senti être à une distance suffisante de l’animal, j’ai commencé à descendre la colline en courant sans m’arrêter et sans me retourner. Ce soir là, j’ai raconté mon aventure à un habitué d’un bar qui m’a expliqué que les iguanes étaient inoffensifs mais que si j’avais avancé 10 mètres de plus, de l’autre côté de la colline, se trouvait le bidonville le plus dangereux de Guayaquil et que je me serais retrouvé sans aucun doute, en sous-vêtements. L’iguane m’a donc sauvé.

Al día siguiente caminando al azar por la ciudad vi un taller de soldadura que decía en su fachada El Coquimbano. Nunca había estado en Coquimbo. Me acerqué y conocí al Coquimbano, un chileno que había hecho su vida en Guayaquil. Pasé toda la estadía que me quedaba con él. Circulamos en su camioneta por la ciudad. Me fue contando su vida, tenía 3 familias con 3 mujeres distintas y con hijas e hijos en cada una. Todos los días iba a visitar a una de ella, les llevaba víveres, almorzaba, cenaba o tomaba desayuno con ellos. Era muy raro todo y muy natural a la vez.
¿Qué será del Coquimbano hoy, 27 años después?

Le lendemain, en déambulant au hasard dans la ville, j’ai découvert un atelier de soudure appelé El Coquimbano. Je n’étais jamais allé à Coquimbo. Je me suis approché et j’ai rencontré le Coquimbano, un Chilien qui avait mené sa vie à Guayaquil. J’ai partagé tout mon séjour avec lui. Nous avons parcouru la ville dans sa camionnette. Il m’a raconté sa vie, il avait 3 familles avec 3 femmes différentes, dans 3 maisons avec des enfants dans chacune d’entre elles. Chaque jour, il rendait visite à l’une d’entre elles, leur apportait des courses, déjeunait, dînait ou prenait un petit-déjeuner avec eux. Tout cela était si étrange et très naturel à la fois.
Je me demande ce qu’est devenu le Coquimbano 27 ans après ?

Contactos