
L’accord avec l’entreprise était simple : 1 000 dollars américains en espèces que je devais remettre au capitaine. Cette valeur me donnait droit au voyage d’Anvers à Valparaíso aussi longtemps que durerait ce voyage et 3 repas par jour.
Nous sommes arrivés à Anvers, nous avons bu quelques bières avec Eric et il m’a laissé sur le quai.
Je suis monté à bord, j’ai donné l’argent au capitaine qui m’a dit : « Maintenant tu es un membre de l’équipage, tu es sous mon commandement et ta seule obligation est d’arriver avant l’heure de départ des ports où nous ferons escale ; si tu n’es pas à l’heure, je ne t’attendrai pas. »
Il m’a offert un cognac et m’a indiqué ma cabine.





Eric Hanesse, un ami, m’a emmené à Anvers dans sa voiture.
Lorsque j’ai commencé à chercher quelles étaient les possibilités de voyager en cargo jusqu’à Valparaíso, deux options se sont présentées, une compagnie allemande et une compagnie polonaise. La moins chère était la polonaise. Le navire devait accoster au port d’Anvers avant de mettre le cap sur l’Atlantique.
Nous avons chargé mes malles dans la voiture d’Eric, nous devions retrouver le KRAKÓW II.








Tout l’équipage était polonais, il y avait 23 marins à bord. Le pavillon de la compagnie maritime était également polonais.
Cinq jours environ après le début de la traversée, quelqu’un a frappé à ma porte.
Je me suis inquiété.
Je me suis demandé ce que j’avais bien pu faire…
J’ai ouvert, un homme d’un mètre quatre-vingts se tenait dans l’encadrement de la porte.
Il portait une grande moustache rousse.
Il m’a regardé dans les yeux et m’a dit : « Rodrigo, coman drink a vodka… »
Je ne pouvais en aucun cas refuser cette invitation.
Nous nous sommes retrouvés dans sa cabine avec un autre marin.
Ils étaient tous les deux mécaniciens, Kuciñski Adam et Manciniak Stanislas.
Sur la table, il y avait deux bouteilles de vodka, une boisson gazeuse sucrée et un pot de gros cornichons.
Il devait être environ 16 heures.
Nous avons commencé à boire, ils m’ont raconté leur vie de marin, mais ils voulaient surtout savoir qui j’étais.
Ils m’ont avoué qu’ils pensaient que j’étais un activiste de Greenpeace qui espionnait.
Ils furent finalement convaincus que ce n’était pas le cas.
En moins de deux heures, il ne restait plus une goutte d’alcool.
J’ai dû boire une demi-bouteille et ils s’étaient chargés du reste.
Quand je les ai quittés, je n’ai pas pu retrouver mon chemin.
Je me suis perdu et il m’a fallu une éternité pour retrouver ma cabine.
J’ai passé 48 heures sans sortir de ma chambre, à reprendre mes esprits !
Eux, reprenaient leur service à 20 heures, le soir même.
Ils avaient, sans aucun doute été envoyés par l’ensemble de l’équipage pour dissiper le doute sur la raison de mon voyage.
Toda la tripulación era polaca, eran 23 marinos y la bandera de la naviera también era polaca.
Como a los 5 días de navegación tocaron a la puerta de mi cabina.
Me preocupé.
Pensé que algo había hecho mal.
Abrí y ahí estaba un hombre de más de un metro ochenta de estatura.
Con un bigote amplio y colorín.
Me miró a los ojos y me dijo: “Rodrigo, coman drink a vodka…”
No podía fallarle al desafío.
Nos juntamos en su cabina con otro marino más.
Los dos eran mecánicos, Kuciñski Adam y Manciniak Stanislas.
En la mesa había dos botellas de vodka, una bebida dulce gaseosa y un frasco de pepinillos.
Deben haber sido como las 4 de la tarde.
Empezamos a tomar, me contaron de sus vidas de marinos, pero sobre todo querían saber quién era yo.
Me confesaron que pensaban que era un activista de Greenpeace que estaba espiando.
Finalmente se convencieron de que no era el caso.
En menos de dos horas ya no quedaba una gota de alcohol.
Me debo haber tomado media botella y ellos el resto.
Al salir de la cabina, no supe encontrar el camino hacia la mía.
Me perdí y me demoré una eternidad en volver a encontrarla.
Estuve 48 horas sin salir de mi habitación, recuperándome.
Ellos reanudaban su turno a las 8 de la noche esa misma tarde.
Sin duda habían sido enviados por toda la tripulación para disipar dudas sobre el motivo de mi viaje.








